Après « La Tribologie des humains » (création 2013) et « La Tectonique des plaques » (création 2015), pour clore ce triptyque, les Ouvreurs de Possibles souhaitent explorer le frottement à une échelle micro et révéler nos frottements intérieurs. Comment l’individu peut être secoué, traversé par ses émotions ? Comment colère, tristesse, peur nous guident vers des réactions de lutte, repli sur soi ou fuite ? Comment l’individu peut être gouverné par ses mémoires, ses souvenirs comme un monde inconscient qui finit par diriger ses rapports aux autres ? A travers l’individu, ses réactions et ses émotions, il s’agit d’entrevoir les relations que nous entretenons avec le monde.
Dans ce troisième volet, nous nous appuierons sur la « théorie du crocodile », liée aux travaux de recherches sur la logique émotionnelle et les neurosciences. « Le crocodile [autrement dit notre cerveau reptilien] est cette partie de nous qui protège et défend nos besoins. Il a la responsabilité de défendre l’intégrité face à tous les événements « menaces ». Cette défense est assurée par un système archaïque mais qui a fait ses preuves, puisqu’il est parvenu à garantir depuis la nuit des temps la survie de l’être vivant et de l’espèce humaine. Qu’il s’agisse d’un mammifère, d’un homme de Cro-Magnon ou d’un homme du XXIème siècle, les réponses apportées à ce qui menace son intégrité sont universelles. On fuit, on lutte ou on se replie sur soi. (…) Bref, « on n’échappe pas à son crocodile (1)» surtout quand il devient trop bavard. Le crocodile a ses petits travers et ses grandes habitudes… Quand il rencontre de vieilles mémoires, de vieux souvenirs parfois même invisibles (nichés dans le cerveau limbique), il réagit plus vite que son ombre. Nous voilà alors prisonniers de notre crocodile faisant de nous l’esclave de nos réactions émotionnelles, émotions parfois douces, teintées de nostalgie, d’une pointe d’agacement, d’un peu de fébrilité mais qui peuvent aussi être fortes, massives, s’imposant comme un séisme.
(1) Catherine Aimelet Perissol, « Comment apprivoiser son crocodile », juin 2012.
Dans La Tectonique des plaques, nous suivions Gaïa qui était un peu lasse du monde qui l’entoure. Cette fois, nous suivrons ce personnage sans nom qui pourrait être chacun de nous. Il nous déposera son histoire, ses colères, ses noyades, ses silences, ses luttes, ses fuites, ses replis sur soi. Pris entre les tourments de son crocodile et le désir de s’en détacher, il apprendra au fur et à mesure des événements que les réactions sont impuissantes à nous libérer et que liberté signifie « qui dépend de soi ». On découvrira alors les frottements intérieurs mais aussi les relations au monde de ce personnage sans nom et les chemins qu’il initie pour trouver des oasis de calme, de paix pour soi, et avec l’autre. Nous explorerons avec lui comment apprivoiser notre crocodile pour mieux entendre et comprendre le langage de nos propres émotions pour en faire des alliés. L’envie est que ce récit de vie soit universel, qu’il parle de tous, à tous, qu’il fasse référence aux histoires de chacun.
Distribution
Delphine Bachacou et Jean-Philippe Costes Muscat – Chorégraphie et Danse
Ben Rando – Composition et interprétation musicales
Delphine Bachacou et Jean-Philippe Costes Muscat – Ecriture textes
Sébastien Choriol – Création lumière
Marine Provent – Création costume
Rachel Mateis – Regard extérieur
Production
Association de l’Aube – Les Ouvreurs de Possibles
Coréalisation
Théâtre Astral – Théâtre Dunois, Paris
Aide à la création et à la diffusion
SPEDIDAM – ADAMI – Fonds SACD Musique de Scène
Accueil en résidence
Mayenne Culture – Théâtre de l’Oulle, Avignon
Accueil studio
RAVIV, dispositif « partage d’espaces de travail et de répétitions »,
Hôpital Bretonneau, Paris,
Centre national de la danse, Pantin,